Le ministère du budget pointe les risques d’un endettement croissant des ménages

Le ministère du budget pointe les risques d’un endettement croissant des ménages

Les autorités financières vont bientôt passer à l’action. Elles préparent des actions en vue de ralentir la marche du crédit immobilier. Le 1er octobre, le Haut conseil de stabilité financière, auquel sont associés le Trésor et la Banque de France, a édité un état du crédit immobilier.

Si le constat est plutôt rassurant, le diagnostic souligne cependant les risques liés à la folie actuelle du crédit immobilier. Le Haut conseil veut “étudier les modalités d’actions pertinentes et proportionnées pour contenir ces risques”. Toutes les parties prenantes ont été invitées à faire part de leur réaction d’ici un mois.

Crédit immobilier : l’endettement grandissant des ménages

Le HCSF s’est penché sur l’endettement des ménages, toujours plus important (5,2 années de revenus en 2018, contre 3,3 années en 2003). Cet endettement est d’autant plus inquiétant qu’il est adossé à une solvabilité des débiteurs de plus en plus dégradée, du fait de l’augmentation de la part des ressources destinée au remboursement de leurs mensualités.

L’autorité macroprudentielle pointe également les risques pour les banques, dont les marges sur la production de crédit immobilier ont nettement baissé (environ 0,8 % en 2017). Cette situation les fragilise d’autant plus que les taux d’intérêt historiquement bas entraînent une augmentation du nombre des renégociations. Le Haut conseil pourrait bien contraindre les banques à de nouvelles charges en fonds propres pour limiter les risques.

Un diagnostic concordant avec le constat des autorités européennes

Les autorités européennes commencent d’ailleurs à s’inquiéter de l’emballement du crédit immobilier. Le Comité européen du risque systémique (CERS) a d’ailleurs alerté la France, ainsi que quatre autres pays, sur les fragilités de l’immobilier résidentiel.

La France a bien mis en place des actions (notamment une nouvelle charge en fonds propres de 0,5 % des actifs des banques dès avril 2020, mais le CERS déplore que des mesures n’aient pas été imposées en termes de précautions dans les conditions de crédit immobilier accordées.

Des emprunteurs sélectionnés

Malgré tout, le HCSF constate un faible taux de sinistres chez les emprunteurs et rappelle, à cette occasion, la mise en place de protections pour les emprunteurs :

  • assurance chômage,
  • cautionnement,
  • taux fixes.

Le diagnostic de l’autorité financière constate une maîtrise du risque d’insolvabilité des emprunteurs par une sélection accrue des dossiers, tant par les banques que par les organismes cautionneurs. La preuve en est que les emprunteurs sont majoritairement des CSP+.

Le HCSF précise d’ailleurs que les conséquences éventuelles du chômage chez les emprunteurs sont, en France, nettement atténuées par le système de protection sociale.

Les banques ne doivent cependant pas relâcher leur nécessaire vigilance dans l’examen des dossiers des ménages emprunteurs, notamment sur le taux d’effort consenti par les ménages et sur le niveau de l’apport initial.


Source: actual – Le ministère du budget pointe les risques d’un endettement croissant des ménages