Les courtiers en crédit immobilier ne font plus recette

Les courtiers en crédit immobilier ne font plus recette

Les banques voient leurs marges diminuer au fil des années et la concurrence féroce entre elles n’arrange rien. Seul remède possible pour rétablir les marges, se passer des courtiers dont les commissions sont jugées trop élevées.

Déclaration de guerre des banques envers les courtiers

Ils ont beau généré 4 demandes de prêt immobilier sur 10, voire 6 sur 10 en Île de France, les courtiers ne sont plus les rois du pétrole. Les banques, notamment les enseignes mutualistes, les ont en ligne de mire. Les Echos nous informent que plusieurs d’entre-elles commencent d’ores et déjà à dénoncer des partenariats avec leurs courtiers habituels.

Toutes les banques n’en sont pas là, leur orientation variant d’une région et d’une enseigne à l’autre. C’est le cas notamment des banques mutualistes, qui refusent désormais de payer ne serait-ce que 1 % de commission par demande déposée par un courtier, alors même que leurs marges continuent d’être grignotées. Le Crédit Agricole du Languedoc reconnaît même avoir complètement arrêté les partenariats avec les courtiers en crédit immobilier (source Les Echos).

Un moyen de restaurer les marges des banques

Les taux durablement bas du crédit immobilier et la féroce concurrence entre les banques ont grignoté peu à peu leurs marges. Pour retrouver du souffle, les banques du Sud-Ouest ont largement déconventionné les courriers. Cette méfiance envers les courtiers gagne peu à peu le nord-ouest de la France.

Cette méfiance tient son origine dans la faiblesse des taux d’intérêt, entraînant la suppression d’un intermédiaire jugé trop gourmand (plusieurs millions d’euros par ans selon le CAL). Les banques y voient un moyen de restaurer leurs marges, sans s’imaginer que cette pratique allait générer des tensions entre les agences et indépendants et les banques.

Lire aussi “Crédit immobilier : pourquoi les taux d’intérêt sont bas ?

Des courtiers indépendants désabusés

Certains courtiers indépendants, devant ce lâchage, vont devoir fermer leur établissement. Ils sont d’autant plus désabusés que ce sont les banques elles même qui leur avaient demandé, en 2017, d’augmenter leur volume de dossiers de prêts, en réponse à la concurrence interbancaire.

Les courtiers ont été informés de ce désengagement avec un délai d’un mois au lieu de 18 mois. Certains indépendants considèrent cette rupture abusive et pourraient bien se tourner vers les juridictions compétentes.

Les grosses agences de courtiers (Empruntis, Meilleurtaux ou Cafpi) sont plus sereines, leurs avoirs reposant sur de grands groupes financiers. Elles estiment par ailleurs que les banques ne pourront pas se passer très longtemps de leurs services. Les agences bancaires ne disposent pas des moyens humains suffisants pour gérer un apport de dossiers souvent considérable. En tout état de cause, les apporteurs d’affaires restent très utiles dans des régions où la concurrence entre banques est rude, comme en Île de France.


Source: actual – Les courtiers en crédit immobilier ne font plus recette